Dispersion, prolifération

et altération des écosystèmes naturels

L'éventualité d'un flux de gènes hors d'une variété dépend fortement de la physiologie de la reproduction de la plante. Le pollen (gamète mâle) d'une plante fertilise les ovules (gamète femelle) d'une autre. La totalité des milliers de gènes d'un plante sont présentes dans chaque gamète : la descendance est porteuse d'un mélange du capital génétique.

Si une des plantes est transgénique, certains hériterons du transgène qui sera transmis à la génération suivante par le croisement naturel des plantes.

Culture des plantes transgéniques

1996 USA : 18 000 km2 de terre arable.

Les produits autorisés du marché américain :

• une courge résistante aux virus
• une pomme de terre et un coton résistants aux insectes
• un coton et un soja tolérant les herbicides
• ....

LES BRASSICA FERTILISENT :
CHOU + NAVETTE = COLZA

La reproduction s'effectue d'habitude entre plantes de la même espèce. Mais on peut fertiliser des plantes de deux espèces différentes proches. Les plantes issues d'un tel croisement sont des hybrides interspécifiques, souvent stériles.

Mais certains croisements entre plantes de culture et plantes sauvages peuvent donner naissance à des hybrides fertiles. Ils peuvent à leur tour se croiser avec l'espèce sauvage dont ils sont issus (backcross). Les chercheurs font des expériences sur plusieurs générations pour introduire des gènes provenant d'une espèce dans le patrimoine héréditaire d'une autre.

Que se passera-t-il si des caractères
sont transmis aux espèces sauvages ?

Etude du risque de diffusion en milieu naturel :

• l'hybridation entre la plante cultivée et son apparentée sauvage est-elle possible ?
• Si des hybrides apparaissent sont-ils viables et fertiles ?
• Peuvent-ils se croiser en retour ?
• Peut-il y avoir introgression de transgène chez la plante sauvage ?

LE COLZA TRANSGENIQUE
LAISSE ECHAPPER SES GRAINES

Les expérimentations menées avec le colza montrent qu'une réelle possibilité de flux de gènes du colza vers la navette et suggère même que l'introgression de gène peut être assez rapide.

Quels sont les facteurs qui influencent cette probabilité et la rapidité du transfert génétique ?

Elle dépend à la fois des variétés de colza et des populations locales de la mauvaise herbe. Le nombre de graines produites dépend de la proportion relative et de la répartition des deux espèces.

Même constatation avec la betterave à sucre, la luzerne et l'ivraie vivace.

Connaître l'écologie des espèces sauvages

Une évaluation des risques impose une recherche écologique fondamentale.

1 - Probabilité des fuites :

• A qu'elle vitesse la fuite des gènes se produira-t-elle ?
• Quels facteurs contrôle l'intensité du transfert ?
• synchronie de la période de floraison
• compatibilité ovule/pollen
• viabilité et aire de dispersion du pollen
• distance entre les plantes
• ....

2 - Conséquences des fuites :

• Les mauvaises herbes porteuses d'un caractère transgénique seront-elles favorisées au sein de la population sauvage ?
• Une fois que les plantes d'une population auront acquis un transgène, se dissémineront-elles sans possibilité de contrôle ?
• Pourront-elles perturber les écosystèmes ?
• Que se passera-t-il quand un gène codant une résistance aux maladies fongiques passera d'une plante à une autre ?
• Comment est contrôlée la répartition des espèce sauvages ?
• Un caractère codé par un gène manipulé, augmentera-t-il les chances de l'espèce sauvage de se répandre dans de nouveaux habitats ?

D'après un article de la Recherche fév 97
" les gènes prennent la clé des champs "
de Thomas R. Mikkelsen, Thure P. Hauser et Rikke Jorgensen