Voici un extrait du texte que Séverine a présenté pour son module interuniversitaire de préprofessionalisation intitulé "sensibilisation aux métiers de l'enseignement et à la didactique des sciences économiques, sociales et de gestion." séverine est restée une semaine dans notre classe.

LE PARTAGE DES RESPONSABILITES DANS LA CLASSE
A - UN LARGE DOMAINE CEDE AUX ELEVES
1- Qu'est-ce qu'un métier ?
Dans la classe, l'ensemble des tâches répétitives est réparti entre les différents acteurs qui constituent cette micro société. Ainsi, chaque élève a un ou plusieurs métiers, comprenant une ou plusieurs tâches, qu'il se doit &effectuer avec assiduité et régularité. La classe comporte une quarantaine de métiers, parmi lesquels: responsable de la correspondance, de l'informatique ou de la bibliothèque, climatiseur (celui qui ouvre et ferme les stores), distributeur, serveur (lors d'un anniversaire), effaceur du tableau, portier, président ou secrétaire de la réunion coopérative...
Il est intéressant de remarquer que chacun exerce ses fonctions avec beaucoup d'enthousiasme et de plaisir et semble attaché à son métier. A partir de là, l'organisation des activités et leur enchaînement paraissent tout à fait naturels. Evoquons par exemple l'entrée dans la classe: le portier tient, puis ferme la porte derrière les élèves, le dateur inscrit la date au tableau pendant que chacun sort ses affaires, le responsable des absences remplit la feuille d'appel ... et la petite Marion veille à ce que tout cela se déroule sans trop d'agitation : c'est son métier, elle est l'animatrice, métier sur lequel nous reviendrons plus tard.
Un nouveau métier vient de s'ajouter récemment à la longue liste: celui de parrain. En effet, la classe a pris l'initiative de parrainer une classe de CP de l'école. Chaque élève de CM2 est ainsi chargé d'aider un élève de CP, autant dans les difficultés qu'il peut rencontrer face au savoir que celles rencontrées dans la cour d'école.
De même, la philosophie de la classe incite les élèves à s'aider mutuellement en ce qui concerne la compréhension des savoirs. Une perspective individualiste pousserait à dire que cela constitue une perte de temps pour l'élève, qui pourrait le consacrer à faire autre chose. Mais d'une part, il est certain que c'est en expliquant aux autres qu'on apprend le mieux, d'autre part, cet acte généreux développe chez l'enfant des qualités d'entr-aide, de partage et & altruisme, récompensées par un "brevet de la coopération", décerné aux élèves qui nhésitent pas à aider leurs camarades.
2- L'attribution des métiers
Il n'y a pas vraiment de règle précise concernant l'attribution des métiers, ce sont surtout les bonnes volontés qui s'investissent. Mais il peut arriver que l'on se "dispute" un métier, dans ce cas, la communication entre les élèves parviendrait sans doute à régler la situation de manière équitable. L' attribution des métiers se fait donc tout naturellement en fonction des besoins de la classe. Ainsi, j'ai pu assister à la création d'un nouveau métier, à l'occasion de l'entrée dans la classe d'un magnétophone équipé d'un micro.
Le partage des tâches est renouvelé par période (une période équivaut environ à deux mois), afin que chaque élève puisse exercer différents métiers au cours de l'année.
Ceci implique que l'enfant ne s'enracine pas dans son métier, qu'il accepte de passer le relais, et qu'il développe des qualités d'adaptation pour pouvoir assumer rapidement son nouveau métier. Cela facilite aussi la communication entre les élèves, qui savent à qui s'adresser pour emprunter par exemple un livre ou une cassette appartenant à la classe.
3- Les apports à l'enfant
L'attribution des métiers permet de responsabiliser l'enfant, lui donnant un rôle particulier dans la classe. Cela lui permet aussi de faire l'apprentissage de l'autonomie, car il sait que personne ne fera sa tâche à sa place, et qden cas de problème, il sera tenu comme le seul responsable
De plus, cette organisation est l'occasion de donner une bonne "leçon de société": on peut être un jour responsable de l'appareil photo numérique, et portier ou balayeur à la période suivante. L'enfant peut rapidement passer d'un travail dit "intellectuel" à un travail plus " manuel ", et vice versa, et il est remarquable de constater que, quel que soit le métier exercé, l'enfant le fait de bon cœur. En discutant avec les enfants, on se rend compte qu'ils attachent autant d'importance et d'utilité à chacune des tâches. Ainsi, un élève écrit:
"J'aime bien mes métiers. Je préfère être président. Mais l'important, c'est d'avoir un métier."
4 - Un risque difficile à évaluer
Mais au milieu de cette foule de métiers, on peut se poser la question suivante: qu'en est-il donc du métier d'élève? Le risque à craindre dans ce type de système est que l'élève prenne trop à cœur les responsabilités qui lui sont attribuées et en oublie son métier d'élève.
Ainsi, pendant un exposé sur support vidéo, Marion s'écarte du groupe et se met au fonds de la classe pour réfléchir à l'organisation de "la Journée de l'Internet", fêtée quelques jours plus tard par la classe. De même, Marion et Florent s'absentent de la classe pendant environ une demi-heure, afin d'aller proposer à toutes les classes de l'école de participer à cette journée, Florent s'absente de nouveau pour taper à l'ordinateur la lettre destinée aux correspondants, l'élève chargée des cassettes audio dresse son inventaire, elle aussi au cours d'un exposé...
Cependant, il faut relativiser ceci, car &une part, ces comportements ont étés observés durant des exposés (ce qui a peut être moins d'importance que des cours "traditionnels"), de plus, ils ne durent pas longtemps (tout au plus une demi-heure). Enfin, il faut avouer qu'il est très difficile de mettre en balance, d'une part la quantité de savoir qui a échappé à l'élève, et d'autre part, le bénéfice que l'enfant retire de ces quelques minutes, en termes &autonomie, de responsabilisation et de travail organisationnel.
B - LE MAITRE, UN COORDINATEUR, UN CHEF D'ORCHESTRE
1- Le comportement du maître dans la relation élève-savoir
Quel est donc le métier du maître ? C'est en fait une sorte de chef d'orchestre. Il coordonne, organise, rythme les différentes activités et contribue à l'intensité et à la richesse de la vie de cette classe.
Lors des exposés, s'opère un échange de savoir entre les élèves. Ainsi, par exemple, c'est l'exposant qui répondra aux diverses questions de ses camarades. De même, il lui appartient &expliquer les mots que les autres n'auraient pas compris. Le rôle du maître est ici tout à fait particulier. Il joue le jeu: dans cette situation de classe où c'est l'exposant qui détient le savoir, le maître se fond parmi les élèves. Ainsi, s'il veut poser une question, il lèvera la main, comme les autres élèves. Cependant, le maître reste actif dans cette démarche: il écoute le savoir diffusé et intervient lorsqu'il le juge confus ou incomplet. Ainsi, il "injecte" ponctuellement du savoir dans les exposés de ses élèves. De plus, dans la mesure du possible, il tente de faire référence à l'actualité, notamment sous forme de conclusion, pouvant donner lieu à un débat.
2- Contre un Rapport hiérarchique
Dans le partage des responsabilités, ainsi que dans d'autres domaines, il apparaît que le maître tente d'instaurer un rapport peu hiérarchique. Ainsi, on peut noter que:
- le maître ne corrige pas ses copies à l'encre rouge, mais noire, brisant ainsi l'image du professeur qui sanctionne traditionnellement de couleur vive.
- le maître, lors de la correction et de l'évaluation de copies, décrit pas la traditionnelle note sur 20 (ex : si l'évaluation comprend plusieurs exercices, il écrira en face de chacun le nombre de points obtenus), mais l'inscription de la note finale en bas de page reste la tâche de l'enfant. De plus, ici, ce n'est pas tant la note obtenue qui compte, mais
l'évaluation des progrès de l'enfant. Ainsi, en bas de page, on peut lire ceci : c acquis c à revoir c à refaire
Ici encore, c'est l'élève qui cochera la case adéquate (acquis s'il a obtenu plus de 15, à revoir entre 10 et 15, à refaire s'il n'a pas eu la moyenne).
La notation perd alors beaucoup de son sens de sanction, on parlera plus volontiers d'évaluation.
Le rapport élève/professeur n'est alors plus un rapport de force, mais plutôt une relation de partenariat pour aller vers le savoir. On peut aussi émettre l'hypothèse que les comportements de tricherie dans cette classe sont moins répandus qu'ailleurs, du fait de cette relation d'accompagnement, puis grâce au système de coopération entre élèves que nous avons déjà évoqué.
- le maître est très rarement au tableau, hormis pour les leçons traditionnelles. Il m'a paru que le tableau, ici, est le lieu de vie et d'expression de la classe (exposés, chants, poèmes, annonces à la classe ... ) et non pas un lieu de sanction, un lieu froid et redouté des élèves (on se souvient tous du "toi, au tableau ! ").
Pour ces élèves, au contraire, tout est prétexte pour passer au tableau, et lorsque vient l'heure des exposés ou des poésies, les volontaires ne manquent pas !
Le maître est généralement plutôt assis que debout, se mettant à la "hauteur" des enfants, àleur "proximité", et souvent même assis sur son bureau, créant ainsi un climat plus décontracté.
-Enfin, j'ai remarqué dès mon entrée dans la classe que celle ci n'avait pas une disposition conventionnelle: les tables des élèves, disposées par groupes de deux ou de quatre, sont placées entre le tableau et le bureau du maître, qui se situe alors dans la salle, à l'opposé du tableau. Le devant de la scène n'est ainsi plus la seule propriété du maître, qui, se plaçant au fonds de la classe, tient alors plus un rôle d'observateur et de coordinateur par rapport au groupe.
Le sentiment qui ressort de cela est que le maître ne tient pas à détenir le monopole du savoir, mais au contraire, qu'il veut le partager avec ses élèves, qui, eux aussi, de part leurs recherches, sont aptes à en apporter à la classe. Il s'agit donc bien là d'un maître moderne, allant contre tous les stéréotypes du vieil instituteur rabat-joie et quelques peu intimidant. C'est avant tout un guide et un partenaire de confiance pour ces enfants avides de connaissances.
Mais nous verrons que cette relation privilégiée entre élèves et professeur n'en est pas pour autant un rapport de complicité et de camaraderie. Le maître sait en effet très bien éviter les pièges d'une trop bonne entente, et parvient habilement à conserver des rapports de respect.
LE PARTAGE DE L'AUTORITE DANS LA CLASSE
L'autorité et le maintien de l'ordre sont de lourdes responsabilités dans une classe. Si traditionnellement, ces fonctions sont exclusivement du ressort du maître, ici, elles constituent un métier comme un autre, celui dAnimateur.
A- UN METIER PARTICULIER : CELUI DE MARION
Pour définir ce métier, laissons donc la parole à Marion:
En classe, nous avons tous un métier. En ce moment, mon métier, c'est animatrice. Je trouve que c'est un métier très dur car il faut que je fasse régner le silence dans la classe et il faut que j'interroge l'élève qui lève le doigt pendant une activité. Au début, je trouvais ça très dur, mais maintenant, je me suis habituée à ce métier".
Ainsi, c'est à elle qu'est confié le rôle de faire respecter la loi de la classe. Elle est garante du silence, du respect de la prise de parole d' autrui, et est aussi amenée à gérer de petits conflits entre les élèves (la gestion d'éventuels conflits plus importants étant du ressort de la réunion coopérative du samedi matin). Cela développe ainsi chez l'enfant le sens de l'équité et du juste.
Mais si ce rôle apparaît comme l'un des plus important de la classe, &abord parce que si personne ne l'assure, la classe deviendrait vite la cour de récréation, et ensuite parce que c'est un métier qui s'exerce en permanence (contrairement à ceux de portier ou de climatiseurs par exemple), il ne peut cependant pas être confié à n'importe quel élève. En effet, nombreux sont ceux qui ont occupé cette fonction au cours de l'année, et ceci avec plus ou moins de succès. Ainsi, un élève turbulent aura beaucoup de mal à exercer cette fonction, car au fonds de lui, il se sentira plutôt de l'autre côté de la frontière, non pas de ceux qui font la justice, mais de ceux qui la subissent.
Ainsi, il apparaît clairement que cette fonction requiert des qualités spécifiques, contrairement à la plupart des autres métiers. De plus, il faut aimer "faire la loi", ce rôle ne peut pas aller contre les convictions de l'enfant. Exemple: Julien a été désigné pour aider Marion dans sa tâche, notamment en réponse à sa réaction, lorsqu'elle s'est plaint que les élèves parlaient trop: "c'est normal qu'on parle lorsque le maître et Marion ont le dos tourné". Résultat, Marion, au lieu de partager sa fonction avec lui, fait plus de travail qu'avant, car elle passe son temps à lui rappeler qu'il a une fonction à exercer. Réaction de Marion : "Si déjà lui se taisait, ça m'aiderait". Ainsi, ce métier ne peut être attribué à n'importe qui, et la petite Marion semble avoir "le bon profil" pour exercer cet "emploi". On sent bien qu'elle aime son rôle, qui sollicite à la fois son envie de prendre des responsabilités et son habileté à faire respecter l'ordre. De plus, ses qualités propres la poussent naturellement vers une certaine justice.
Mais attention, il ne s'agit pas ici de jouer au gendarme; Marion, elle, a sa façon particulière de remplir son rôle. En effet, à la fois ferme et discrète, elle remet les bavards. dans le "droit chemin" de manière quasi- imperceptible pour les autres élèves.
Si "chut", "taisez-vous" et "écoutez" sont ses maîtres mots, chacun sait ce qu'ils signifient pour elle, car elle n'intervient que lorsque le bon déroulement de la classe est entravé. Parfois même, un regard soutenu suffit à intimider l'élève, qui aussitôt, conscient qu'il perturbe la classe, retrouve le calme. Quand les élèves parlent trop, elle commence par un "arrêtez !" lancé assez fort pour que tous entendent, puis, elle reprend un à un les élèves récalcitrant. Cette fonction réclame ainsi beaucoup de patience.
Elle requiert donc une attention permanente, ce qui peut engendrer des inconvénients. Tout d'abord, on peut remarquer que pendant la classe, Marion fait preuve d'une grande vigilance, et passe son temps à remettre les élèves dans "le droit chemin", à les inciter à écouter. Il est apparu clairement qu'à certains moments, elle n'hésite pas à jouer pleinement son rôle, passant à côté du cours, sacrifiant ainsi son savoir au profit du savoir des autres. Cependant, elle apparaît comme l'une des meilleures élèves de la classe, et il faut souligner que pendant les leçons, c'est le maître qui prend le relais de Marion. Mais en général, à ce moment là, les élèves sont concentrés et ne parlent pas.
Le second inconvénient à noter est que ce travail est, certains jours, épuisant. Marion souligne que "le problème, c'est que dès que je leur dis de se taire, ils le font sur le moment, et après, quand je ne les regarde plus, ils continuent de parler." Donc, si les interventions de Marion ont du succès, leur effet n'est que de courte durée, l'amenant à renouveler souvent ses remarques. Cette fonction est bien éreintante pour l'élève qui veut bien s'y engager pleinement. C'est pourquoi Marion se plaint depuis quelques temps de forts maux de tête en fin de journée, et propose d'être suppléée.
Il faut maintenant s'interroger sur la réaction des élèves face à ce type d'autorité un peu insolite, car peu répandue dans le système scolaire français.
B- LA REACTION DES ELEVES FACE A L'AUTORITE DE MARION
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'autorité de Marion n'est, semble fil, jamais remise en cause par les autres élèves. En effet, on peut s'étonner, en particulier, que les garçons, même les plus dissipés, acquiescent sans rechigner les remarques de la petite fille. Ses pouvoirs, légitimés par la classe, ne rencontrent donc aucun opposant. Mais si Marion s'acharne à faire respecter les lois de la classe, elle à tout de même conscience qu'il est difficile de parvenir à rendre un élève agité silencieux:'"Ie problème, c'est que dès que je leur dis de se taire, ils le font sur le moment, et après, quand je ne les regarde plus, ils continuent de parler." Ainsi, elle fait preuve de tolérance et n'intervient pas au moindre chuchotement détecté. Elle semble consciente que sa mission est une mission de longue haleine et une mission quotidienne, qui réclame une attention de chaque instant.
Cependant, l'autorité seule peut parfois paraître peu efficiente, c'est pourquoi à certains moments, Marion se voit confié un pouvoir de sanction:1e vendredi, pendant les contrats individuels, je note ceux qui parlent en mettant des croix sur mon cahier de brouillon. Au bout de trois croix, ils ont une punition". Mais elle est bien consciente que ce pouvoir de sanction est secondaire, puisqu'elle ajoute : " Je n'aime pas trop punir, mais je préfère travailler sans trop de bruit". Mais ce pouvoir de sanction ne lui est conféré qu'à cette occasion.
On a songé à donner plus de pouvoir à Marion, à lui octroyer le droit permanent de donner des punitions. Mais le groupe a préféré y renoncer car elle y aurait sans doute perdu de sa crédibilité et serait ainsi devenue un vrai gendarme, craint de tous, et que l'on aurait sans doute tenté de corrompre ou bien de berner. Elle serait peut-être devenue l'ennemie des élèves, s'excluant par là même du groupe. De plus, cette extension de fonctions aurait été effectuée contre le grès de Marion, Mais qu'elle va contre sa nature même : " je n'aime pas trop punir " dit-elle.
Mais que se Passe-t-il lorsque Marion est, absente'? Afin. D'assurer l'ordre dans la classe, un élève est chargé de l'intérim : c'est. le remplaçant de l'animateur.
Ainsi, Marion devant sortir un instant de la classe, demande au maître à être remplacée. A ce. moment, un élève commence à faire du bruit. Marion se retourne et lance : "chut, je suis toujours là !". Anaïs s'y met aussi: " tais-toi, il y a encore Marion". De cette réplique étonnante, on pourrait penser que, comme dit le proverbe., "quand le chat n'est pas là, les souris dansent". On voit donc bien la nécessité du rôle de remplaçant, Mais le probl ëme est que celui-ci da pas le même impact que Marion: d'abord parce que les élève ont l'habitude de Marion, ensuite parce que le remplaçant, assez bavard, est donc peu crédible. Ainsi. Simon, au retour de Marion, déborde, n'arrivant pas à faire respecter le silence, demande à celle-ci de reprendre son rôle.
Mais globalement, lorsque Marion n'est pas là, ou quand certains estiment que la classe est trop bruyante malgré l'action de Marion, les élèves s'occupent eux-mêmes de remettre de l'ordre. Ainsi:
- pendant l'exposé de Simon, David rigole. Simon s'énervé: "qu'est-ce que. tu as à rigoler David ? "
- a un moment un peu agité, un élève clame: "Silence"'
- un autre élève: "chut, arrêtez !". Mais cette fois-ci, Marion et le maître se mettent à deux pour rétorquer: "déjà toi arrête !". Guillaume se rend compte qu'il a dit une bêtise !
Mais si la tâche exercée par Marion parvient à réguler, encadrer et canaliser le groupe, l'intervention du meitre reste néanmoins parfois nécessaire.
C- L'INTERVENTION DU MAITRE RESTE NECESSAIRE
C'est. le maître que l'on écoute, car, en cas de 'crise", le maître se place d'abord comme un soutien à l'activité de Marion, qui elle, est plus discrète. Son action vise à être plus radicale, et affirme, va dans le même sens que les remarques de Marion. Exemple: au bout de plusieurs remarques de Marion. sans succès durable, le maître intervient pour faire changer de. place, écrire un mot destiné', aux parents... En fait, il seconde Marion en lui laissant toute la partie conseils, remarques et avertissements et prend le relai l'orsqu'il est nécessaire de sanctionner ou quand, manifestement, l'élève manque de bonne volonté, Le système permet de décharger Marion du pouvoir de sanction, oui reste avant tout légitimé par le statut du maître.
Mais l'autorité du maître s'exprime souvent de façon un peu "masquée", la rendant moins formelle, moins "violente". Ainsi, au lieu de dire:
- Il va jeter ton chewing-gum", il dira plutôt : "cela ne te gène pas ce que tu as dans la bouche pour parler ?" - 'donne moi ce que tu as dam la maie, il dira : "merci Florent
On pourrait penser que cette classe est particulièrement turbulente, mais ici n'ont été retenus que les éléments concernant le maintien de l'ordre Néanmoins, étant donnée la grande liberté accordée aux élèves dans ce type l'organisation, il est normal qu'ils soient un peu plus agités, et on peut même s'étonner, qu'en raison de cette liberté, il n'y ait pas plus de "chahut" dans la classe.