<< DECLARATION DE GUERRE et PREMIERE DEFAITE >>

HIVER 1791 :

Le roi est devenu très impopulaire : on l'appelle M. Véto ;
Le Journal de Camille Desmoulins est interdit et lui-même s'est installé à la campagne ;
Robespierre n'est plus député ;
Les champions de la monarchie sont majoritaires ;
Armistice général : Marat peut revenir de Londres à Paris ainsi que Camille Desmoulins et Danton retirés à la campagne ;

Danton, pendant l'hiver 1791-1972, rencontre Marat, à Londres :

-" Jean-Paul tu as une visite. "
-" Marat… On m'a dit que vous éiez malade. "
-" Un cadeau des égoûts… J'aurais du m'en sortir plus vite, comme vous. "
-" Je peux ? "
-" Allez-y. "
-" Vous avez des nouvelles de Paris ? "
-" Oui : Desmoulins a pris goût à vivre à la camagne avec sa dulcinée . "
-" Son journal a été interdit, son atelier mis en pièces, il n'a aucune raison de revenir. "
-" Robespierre n'est plus député. Il n'y avait qu'une seule erreur à ne pas faire et il l'a faite. Avec son décrêt interdisant d'être réélu à la législative. "
-" Je sais. J'ai su aussi pour l'amnistie générale. Vous envisagez de revenir ? "
-" Quand je le jugerai utile : pour le moment, le Roi travaille pour nous. Il exerce son véto pour protéger les émigrés et les prêtres qui sont restés fidèles à Rôme. Il est en train de se mettre tout le pays à dos. "
-" Le pays, c'est possible, mais par le reste de l'Europe. La menace d'évasion est très nette : la révolution est un tel danger pour les têtes couronnées un peu partout. "
-" Et c'est le cas, j'espère. "
-" Nous ne sommes pas en état de faire la guerre, et quelle que soit son issue, elle ne servira que le Roi. "
-" Alors que proposez-vous ? "
-" Le retour à Paris. Nous pourrons être plus utiles, là-bas. A Paris ".
-" Pour trouver un compromis ? "
-" Non. Pour obtenir des garanties. "
-" Je n'ai pas besoin de garanties Danton. Mais il faut dire que j'y ai moins à perdre que vous. "
-" Ca, c'est votre opinion. "

Au club des Jacobins, Brissot réclame la guerre pour ne pas se laisser surprendre par les armées qui se rassemblent à Coblence (capitale de la Prusse). L'argument qui rend populaire et " patriotique " cette proposition est " d'aller libérer les peuples d'Europe de la tyrannie des rois ". Ce n'est pas l'opinion de Robespierre qui suppose une armée trop puissante à l'extérieur : ce serait jouer le jeu du roi qui serait trop heureux de retrouver son trône et d'être débarrassé de ce peuple envahissant. Et puis il ne suffit pas de rentrer par la force chez quelqu'un pour lui faire adopter ses idées :

-" Nous n'avons rien à craindre de la guerre. Elle seule peut purger la France du despotisme qui l'étouffe. Espérez-vous d'un souffle détruire l'aristocratie, les prêtres réfractaires, tous ceux qui s'oppose à la révolution ? Alors, il faut détruire l'armée d'émigrés qui se rassemble à Coblence tandis que nous parlons. Alors, seulement, quand nous aurons détruit tout espoir d'aide extérieure, le Roi sera forcé de gouverner conformément à la constitution . "

Robespierre essaye de prendre la parole :
-" Ecoutez-moi, la guerre n'est pas une solution. Ecoutez-moi tous, Brissot et vous tous les amis girondins : affirmez à cette tribune qu'il faut déclarer la guerre, est intolérable. Toute guerre offensive est par nature contre-révolutionnaire. "
-" Avez-vous si peu de confiance dans la cause révolutionnaire ? "
-" Il ne suffit pas qu'un peuple rentre à mains armées chez un autre peuple pour lui faire adopter ses lois et sa constitution . "
-" Les peuples de toute l'Europe nous attendent ! "
-" Personne, même les missionnaires armés… "

20 Avril 1792 : A l'Assemblée Nationale, le roi propose la déclaration de guerre :

-" Messieurs vous connaissez les résultats des négociations que j'ai engagé avec la cour de Vienne. Les conclusions ont été approuvées à l'unanimité par mon conseil. Elles sont conformes aux sentiments exprimés par un grand nombre de citoyens dans les différentes provinces du royaume. Tous refusent de voir la dignité du peuple de France insultée plus longtemps. Comme c'était mon devoir, j'ai fait de mon mieux pour maintenir la paix ; mais j'en suis arrivé à proposer, et ce conformément à la constitution, de proposer à l'Assemblée Nationale la guerre. "

Danton décide de retourner à Paris : " I l n'y aura pas de pitié…Si la situation tourne mal, " dit-il à sa femme qui est enceinte " file en Angleterre. Tu sais où est notre argent, là-bas. "

Le 28 avril, à la frontière Belge, après la première défaite française, les soldats assassinent leur général, Mr Dilon : ils sont persuadés qu'il avait organisé la défaite. " C'est une première leçon ; Il y en aura bien d'autres. "

On accuse Louis CAPET de trahison : il correspond secrètement avec l'Empereur d'Autriche et les armées royalistes. Marie Antoinette propose à son mari de trahir son pays en dévoilant les décisions de ses ministres à son neveu, l'empereur d'Autriche à qui elle écrit.