<< 17 JUILLET 1791 le massacre du champ de Mars >>

Le roi est arrêté à Varennes et ramené à Paris.


Quelques jours plus tard au club des cordeliers, Marat réclame :

- la déchéance de "Louis Capet" ;
- la fin de la monarchie ;
- la proclamation de la république ;
- qu'une pétition sur le champ de Mars soit signée ;

- "Louis Capet ! Je dis Louis Capet, parce qu'à mes yeux Louis XVI n'existe plus. Louis Capet doit être déchu de son titre inutile. Il doit être le dernier roi qui ai régné sur la France. Plus de demi-mesure. Plus de compromis devant l'indécision et l'hypocrisie de l'Assemblée. Le Cordelier exige la fin de la monarchie et réclame que la France soit désormais une République. Je propose qu'une pétition soit déposée sur l'autel de la Nation, sur le Champ de Mars pour que le peuple de Paris puisse venir la signer. Vive la République !"

Danton, qui a écouté ce discours, s'éclipse, pendant que l'on voit Camille signer la pétition.

A l'Assemblée Nationale, la réaction est immédiate et les partisans du Roi réagissent vertement. Lafayette prend la parole :

- "Je suis averti que des citoyens irresponsables, appartenant à la section des Cordeliers, veulent marcher sur le Champ de Mars pour réclamer la République."

Dans l'Assemblée, on entend :

-"Vive la République !"
-" Je demande que l'Assemblée décrète la loi martiale pour dissiper tout rassemblement illégale. "
Cette proposition est suivie d'un tolé, mais votée.

Danton rencontre Robespierre :

- "Vous irez au Champ de Mars ?" demande Robespierre.
- "Non, non, j'ai du travail à la campagne."
- "Je pense que vous êtes très habile."
- "Le dernier orage sur Arcy a fait voler mon toit."
- "A chacun ses orages !"
- "Ca veut dire quoi, ça ?"
- "J'ai toujours plaidé pour le remplacement du Roi."
- "Par tous les moyens constitutionnels, je sais ! Mais maintenant que vos partisans exigent une république, vous partez à la campagne."
- "Vous avez quelque chose contre ?"
- "Non : c'est très raisonnable. J'aurais, cependant, aimé que Camille, lui, dans ses écrits, ne se prononce pas aussi violemment pour la destitution du Roi."
- "Vous me surprenez, vous qui avez tant plaidé qu'il fallait amener le Roi au tribunal."
- "L'Assemblée ne m'a pas suivi. J'accepte la volonté de la majorité."
- "Mais, nom de Dieu ! Où vous situez-vous ? Et la République, pour vous ? C'est quoi ?"
- "On peut tout aussi bien parler de monarchie républicaine que de république monarchique..."
- "Oh ! épargnez-moi un cours de loi constitutionnelle !"
- "Le fait est que la France est à la fois une monarchie et une république. C'est la constitution que nous avons élaborée durant ces deux dernières années."
- "Nous vivons dans un monde imparfait. Pour faire avancer la révolution, il nous faut un Roi. Mais il ne faut pas trop en demander."
- "Parce que rechercher la perfection, c'est trop demander ?"
- "Vous ne trouvez pas ?"
- "Je crois, moi, que c'est le but de la vie."

Le 17 juillet 1791

Bailly a obtenu de l'Assemblée Nationale le vôte de la loi martiale. Il donne les ordres à Lafayette :

- "Nous avons l'autorité. La loi martiale vient d'être déclarée. Cette manifestation est illégale. Votre devoir est simple, Général : cette réunion est illégale. Mettez-y fin."

Alors que La Fayette tentait vainement de disperser la foule rassemblée sur le champ de Mars, Bailly donne l'ordre de tirer sur le peuple.

50 morts jonchent le sol. Il y a des centaines de blessés. Les manifestants sont ensuite poursuivis dans les rues de Paris. Certains, comme Marat, doivent s'enfuir par les égouts et ensuite s'exiler en Angleterre. Robespierre est caché par un membre du club des Jacobins, Maurice Duplay.